Cours indicatifs 08:14

Hier, Wall Street était fermée en raison du « Juneteenth », une fête nationale fédérale commémorant l’abolition de l’esclavage aux États-Unis. Sous le règne de Donald Trump, cette fête n’est plus que rarement célébrée, voire pas officiellement. C’est néanmoins de la Maison-Blanche que l’actualité majeure est venue : via son porte-parole, Trump a annoncé qu’il prendrait une décision dans les 2 semaines concernant une éventuelle ingérence américaine dans le conflit entre Israël et l’Iran. Une semaine après le début du conflit, l’incertitude demeure donc, tout en laissant également, et fort heureusement, de la marge pour une solution négociée.

C’est une nouvelle que les marchés financiers semblent avoir appréciée. Le prix du pétrole connaît un léger recul et le dollar américain profite un peu moins de son statut de valeur refuge. Notre paire de devises préférée remonte à nouveau au-dessus de 1,15 EUR/USD, avec un cours de 1,1522 au moment de rédiger ces lignes.

En l’absence de chiffres macroéconomiques américains, les marchés financiers ont surtout attendu hier la décision de certaines banques centrales européennes en matière de taux d’intérêt. Citons notamment le récent retour frappant, sans pour autant être surprenant, de la Suisse à la « politique de taux zéro » : la Banque nationale suisse a en effet abaissé le taux de 25 points de base à 0 %. Face à l’incertitude économique et géopolitique mondiale, la Suisse, contrairement à de nombreux autres pays, n’est pas confrontée à un problème d’inflation, mais de déflation. Selon nos analystes, c'est la dernière baisse de taux de ce cycle.

Un peu plus tard dans la journée, la Banque centrale norvégienne a également descendu son taux directeur de 25 points de base. Cette baisse de 4,5 % à 4,25 %, s’est avérée plutôt inattendue. Il ne s’agissait que du premier abaissement des taux norvégiens de ce cycle, mais en raison du recul des prévisions d’inflation, la Norges Bank devrait procéder à d’autres diminutions en 2025.

Hier après-midi, la Banque d’Angleterre a suivi l’exemple de ses homologues américains de la Réserve fédérale la veille. Une nouvelle pause a été instaurée, pour parvenir à un taux stable à 4,25 %. La décision n’a pas été prise à l’unanimité, car 3 des 9 membres du Monetary Policy Committee (MPC) ont voté en faveur d’une réduction des taux. C’était une voix de plus que prévu. Cependant, nos analystes continuent de croire en un nouvel assouplissement progressif avec une baisse trimestrielle des taux à 3,50 % au premier trimestre 2026. Les Britanniques sont confrontés, d’une part, à des problèmes d’inflation et, d’autre part, à des difficultés de croissance et à une incertitude mondiale.

La livre sterling n’a finalement réagi que de manière limitée à la décision de maintien des taux et cote actuellement à 0,8545 EUR/GBP au moment de rédiger cet article.

Bonne journée et bon week-end,

Geert Provoost

Indicateurs économiques

• US: Philly Fed Business Index - Jun (14:30)
• EZ: Consumer Confidence Flash - Jun (16:00)

BNP Paribas end-period FX Forecasts (last update: 02/06/25) 

(Source : Global Markets, Bruxelles)

Cours indicatifs 08:25

Hier, la Réserve fédérale (Fed) a annoncé qu’elle maintiendrait les taux stables pour le moment. Les décideurs politiques ont toutefois indiqué que les coûts des emprunts devraient encore baisser en 2025. Le président de la Fed, Jerome Powell, a néanmoins averti qu’il ne fallait pas accorder trop de crédit à ce message, car il s’attend à une inflation considérable en raison des droits de douane appelés de ses vœux par Donald Trump, qui ont été reportés en avril.

Les décideurs politiques ont donc choisi la prudence pour leurs prévisions générales de baisses de taux. Les perspectives économiques devraient en effet être plus compliquées : croissance économique plus faible, hausses de prix plus rapides et augmentation du chômage.

Hier, les chiffres des demandes d’allocations de chômage ont été publiés. Le nombre d’Américains ayant introduit une telle demande est passé à 245 000 la semaine dernière, contre 250 000 la semaine précédente. La moyenne mensuelle a atteint 245 500, son niveau le plus élevé depuis août 2023.

Indicatrices de licenciements, les demandes hebdomadaires d’allocations de chômage ont généralement oscillé entre 200 000 et 250 000 depuis la pandémie de Covid. Ces dernières semaines, ces demandes se sont donc maintenues à l’extrémité haute de cette fourchette, confirmant que le marché du travail américain ralentit après des années de recrutements intensifs.

Depuis le début de l’année, les employeurs ont créé un nombre considérable, quoique loin d’être spectaculaire, de 124 000 emplois par mois, contre une moyenne de 168 000 l’année dernière et de près de 400 000 de 2021 à 2023.

Si les investisseurs ont pris bonne note de la posture prudente de Jerome Powell, le dollar s’est néanmoins apprécié aujourd’hui en raison de la demande croissante de valeurs refuges dans un contexte de conflit persistant entre Israël et l’Iran et d’implication potentielle des États-Unis.

Le cours EUR/USD est tombé au plus bas de la semaine, pour s’établir à 1,1455 (EUR/USD) au moment d’écrire ces lignes. Il est en voie d’atteindre une baisse de 0,8 % depuis le début de la semaine, sa plus forte chute hebdomadaire depuis février.

L’indice du dollar, qui mesure la devise par rapport à six autres, a grimpé de 0,11 % à 99 et était sur la voie d’une hausse d’environ 0,9 % sur la semaine, sa plus solide performance hebdomadaire depuis la fin janvier.

Pour les raisons susmentionnées, le prix de l’or en tant que valeur refuge a également progressé vers 3 380 $ l’once, compensant ainsi les pertes de la session précédente.

À l’ordre du jour ce jeudi : la décision de la Banque d’Angleterre (BoE) d’abaisser ou non les taux. Suivant l’exemple de la Fed et de la Banque du Japon (BoJ), il semble qu’elle décidera de les maintenir, dans l’attente de voir si l’économie et l’inflation continuent de faiblir et si un choc des prix de l’énergie dû au conflit au Moyen-Orient frappera le pays. L’inflation britannique a légèrement ralenti en mai après un rebond en avril, face au repli de la croissance des prix dans le secteur des services — cruciale pour la BoE. La croissance des salaires a également fléchi et le marché de l’emploi montre de nouveaux signes d’essoufflement. La production économique totale a connu sa plus forte contraction en avril depuis 2023 en raison de l’impact des droits de douane du président américain Donald Trump.

La suite demain.

Harold Croenen

Indicateurs économiques

• UK: BoE MPC Vote (13:00)

BNP Paribas end-period FX Forecasts (last update: 02/06/25) 

(Source : Global Markets, Bruxelles)

Cours indicatifs 07:13

Les taux directeurs aux États-Unis devraient faire une nouvelle pause. D’après les prévisions du marché, la Fed devrait annoncer ce soir le maintien de ses taux d’intérêt dans une fourchette de 4,25 % à 4,5 %, un niveau inchangé depuis la fin de l’année dernière.

Pour les investisseurs, ce qui importe avant tout, c’est la publication des prévisions des membres du comité de la Fed sur l’évolution future des taux d’intérêt. Le marché attend la confirmation du scénario à deux baisses de taux cette année, la première intervenant dès septembre.

L’enjeu ne résidera donc pas dans le niveau des taux, largement anticipé par les marchés, mais dans la révision des projections économiques et du fameux « dot-plot ».

Face aux évolutions de la politique économique, les ajustements prévus devraient refléter un ralentissement de la croissance, une inflation plus persistante que prévu malgré les bonnes surprises des derniers mois et un affaiblissement du marché de l’emploi.

Dans un contexte de risques stagflationnistes et de grande incertitude, la Fed devrait réaffirmer sa posture prudente, retardant toute nouvelle baisse de taux tant que les données économiques objectives ne justifieront pas clairement un assouplissement.

Certains économistes pensent toutefois qu’à travers ses nouvelles projections, la banque centrale américaine pourrait laisser transparaître une attitude un peu plus ferme, avec moins de baisses de taux en perspective. Si les projections de mars étaient annonciatrices de deux diminutions d’ici à la fin 2025, c’était à une courte majorité, huit membres en prévoyant moins. Une baisse unique dans le nouveau « dot-plot » ne serait donc pas vraiment une surprise.

Cependant, la situation géopolitique et économique mondiale pourraient totalement changer la donne pour l’évolution des taux. Le scénario anticipé à deux baisses de taux en 2025 s’appuie sur un ralentissement de la dynamique cyclique du marché américain en raison de l’impact des droits de douane sur la demande intérieure.

Néanmoins, si les guerres commerciales mondiales s’intensifient en juillet au terme de la pause tarifaire américaine de 90 jours ou si les risques d’inflation se dissipent un peu, les prévisions de réduction de taux de la Fed pourraient encore une fois être avancées.

Dans ce contexte, Jerome Powell risque bien de se montrer à nouveau peu loquace quant à l’avenir de la politique monétaire.

Bonne journée,
Étienne Cornet

Indicateurs économiques

• UK: Core CPI YY/CPI Services YY (08:00)
• EZ: HICP Final YY & MM (11:00)
• US: Initial Jobless Clm (14:30)
• US: Fed Funds Tgt Rate (20:00)

BNP Paribas end-period FX Forecasts (last update: 02/06/25) 

(Source : Global Markets, Bruxelles)

Cours indicatifs 08:29

Première banque centrale à réunir son comité directeur cette semaine, la Bank of Japan a laissé comme prévu ses taux inchangés. Le cas de la banque des banques japonaises est intéressant : le statu quo monétaire est une décision attentiste face au risque inflationniste, qui résulte des tarifs douaniers non encore négociés avec l’administration américaine, mais aussi, et peut-être surtout, du conflit au Moyen-Orient.

Au cinquième jour du conflit entre Israël et l’Iran, les marchés se réservent le droit de se mettre en mode « risk off ». Il faut ce matin 1.1560 dollar pour échanger un euro. C’est le niveau autour duquel le billet vert oscille depuis cinq jours, parvenant à une certaine stabilité ces dernières heures malgré le départ précipité de Donald Trump du sommet du G7 au Canada et l’exhortation du président américain à évacuer Téhéran, tout en déplorant que l’Iran n’ait pas signé d’accord sur le nucléaire avec les États-Unis.

Les mouvements globaux sur le marché des changes restent modérés en amont des décisions de politique monétaire des autres banques centrales plus tard dans la semaine, décisions qui pourraient donner une direction aux marchés des changes.

En tête des attentes : la décision de la Fed mercredi. Le consensus est que la banque centrale américaine maintienne ses taux inchangés mais, comme toujours avec les banquiers centraux, il faudra être très attentifs aux arguments justificatifs de la décision pour se faire une opinion des mouvements de taux futurs. Si les marchés continuent à espérer jusqu’à deux baisses des taux américains cette année, plusieurs analystes commencent à mettre ce scénario en doute, pour les mêmes raisons que celles qui sous-tendaient le statu quo de la banque centrale japonaise.

Il y aura quelques statistiques économiques à examiner cet après-midi aux États-Unis, telles que les ventes au détail, les prix à l’importation et à l’exportation, l’utilisation des capacités et la production industrielle.

La suite demain.

Bonne journée,
Stéphane Christiaens.

Indicateurs économiques

• GE: ZEW Econonomic Sentiment (11:00)
• US: Import Prices/Retail Sales MM (14:30)
• US: Industrial Production (15:15)

BNP Paribas end-period FX Forecasts (last update: 02/06/25) 

(Source : Global Markets, Bruxelles)

Cours indicatifs 07:17

Alors que la tension monte au Moyen-Orient, l’indice de confiance des consommateurs américains de l’université du Michigan a été publié vendredi après-midi. Il est passé à 60,5 en juin 2025, au-dessus du niveau proche du record le plus bas de 52,2 en mai, une hausse nettement supérieure aux attentes du marché de 53,5 selon les estimations préliminaires. Les consommateurs semblent s’être remis des chocs de l’annonce en avril de droits de douane américains extrêmement élevés et de l’incertitude politique qui l’a accompagnée. Cependant, cette reprise doit être mise en perspective. En effet, le sentiment reste environ 20 % inférieur au niveau de fin 2024 après les élections et le regain temporaire de confiance des consommateurs qui a suivi. 

La violence au Moyen-Orient ne montre aucun signe d'apaisement et risque même de s’intensifier : les actes de représailles se succèdent. 

La réaction sur les marchés ne s’est pas fait attendre. Les actions américaines et les indices Euro-Stoxx ont fortement chuté vendredi, notamment lorsque l’Iran a riposté avec des frappes de missiles face aux attaques d’Israël. 

Les futures du pétrole brut WTI ont augmenté de plus de 7 % vendredi pour frôler les 73 dollars le baril, passant à 74,60 dollars ce matin. En raison des événements récents, les investisseurs sont déjà à la recherche de valeurs refuges. Le prix de l’or approche à nouveau des sommets records. L’euro/dollar était à 1,1546 vendredi soir et à 1,1540 aumoment d'écrire cet article. Le rendement à 10 ans des États-Unis a progressé pour atteindre 4,412 % et est actuellement à 4,4360 %. Cependant, les investisseurs demeurent prudents, compte tenu du contrôle stratégique de l’Iran sur le détroit d’Ormuz, qui peut devenir un point de blocage crucial pour les transports pétroliers mondiaux. 

Quels sont les autres points à l’agenda économique de cette semaine ? Le conflit au Moyen-Orient restera sans doute sous les projecteurs. C’est également une semaine chargée en décisions de politique monétaire. La Fed (mercredi), la Banque du Japon (mardi) et la Banque d’Angleterre (jeudi) devraient maintenir les taux d’intérêt inchangés. En ce qui concerne les données macroéconomiques, on attend la publication de l’indice allemand ZEW sur le sentiment économique (mardi), la production industrielle et les ventes au détail aux États-Unis (mardi) et les résultats du sommet du G7 au Canada. L’impact sur le marché obligataire belge restera-t-il limité après que l’agence de rating Fitch a abaissé la note de crédit de la Belgique à A+, le niveau le plus bas en 30 ans ? Une foule de données à suivre et à traiter cette semaine, donc. 

Bonne journée,
Christophe de Cock

Indicateurs économiques

• EZ: Labour Costs YY (11:00)
• EZ: Reserve Assets Total (13:00)
• US: NY Fed Manufacturing (14:30)

BNP Paribas end-period FX Forecasts (last update: 02/06/25) 

(Source : Global Markets, Bruxelles)